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Lolo L'Ecolo
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3 juin 2007

L'histoire de l'agriculture biologique (partie 1)

On en parle souvent, surtout les écolos... Mais de plus en plus de personnes s'y mettent. Je parle du 'bio', de l'agriculture biologique. Mais combien connaissent son histoire? Petit coup de pouce avec les grandes lignes de son histoire...

Réinventer le métier de paysan: c'est à la fois la vocation et le défi de l'agriculture dite "biologique", née en réaction aux excès et aux nuisances de l'agriculture intensive. Ce contre-pouvoir s'est développé dans un contexte difficile en France, dès 1960.
Ce mouvement s'est imposé en Europe sous l'influence de trois courants plus anciens qui ont persisté jusqu'à nos jours.

La doctrine anthroposophique
Le plus ancien de ces courants est le mouvement anthroposophique de Rudolf Steiner qui, en 1924, jeta les bases de l'agriculture biodynamique lors d'une démonstration restée célèbr : le Cours aux agriculteurs. Cet évènement fut le point de départ d'un mouvement international, fortement implanté en Allemagne, en Autriche, en Suisse, dans les pays scandinaves, en Hollande, en Australie et aux Etats-Unis. Les principes de l'agriculture biodynamique, exposés par R.Steiner, se fondent sur une approche "vitaliste". Ainsi mettait-il déjà en garde contre les engrais chimiques qui peuvent tuer "la terre, organisme vivant". Il proposa une méthode de culture et de compostage basée sur l'emploi de substances végétales et minérales, capables de jouer un rôle de biocatalyseur, en relation avec les rythmes cosmiques et telluriques. Son principal disciple et collaborateur, Ehrenfried Pfeiffer, expérimenta la méthode dans plusieurs domaines en Europe et l'exporta aux Etats-Unis. Le mouvement prit son essort surtout en Allemagne et en Europe du Nord dans les années 1930. Dans un contexte de crise économique, ses promoteurs préconisaient le retour à une société rurale plus autonome. La diffusion des produits de l'agriculture biodynamique était assurée par la coopérative de Brandebourg, sous la marque Demeter qui existe toujours comme label international de ce courant.

Le courant anglophone
Le courant de "l'agriculture organique" s'est développée en Grande-Bretagne après la Seconde Guerre mondiale sur la base des travaux de Sir Albert Howard, auteur d'un ouvrage clé, Le Testament Agricole, publié en 1940. Howard, directeur de l'Institut de l'industrie végétale Indore et conseiller agricole des Etats de l'Inde centrale, contestait l'usage des engrais artificiels - une polémique faisait rage à l'époque, entre partisans et adversaires de l'agriculture organique, depuis que Liebig avait formulé sa fameuse théorie minérale sur la nutrition des plantes, en 1840. Comme les disciples de R.Steiner, Howard préconisait le retour à une agriculture paysanne autonome, dont il estimait qu'elle préservait mieux l'humus et la fertilité des sols. Chargé par le gouvernement anglais de résoudre les problèmes de pénurie alimentaire aux Indes, il comprit que la solution ne résidait pas dans l'adoption des techniques occidentales, coûteuses en énergie, mais dans l'association traditionnelle de la culture et de l'élevage que pratiquaient les paysans indiens avant de connaître la famine... Il mit au point une technique simple d'utilisation des déjections. Au lieu de les transformer en combustible comme avant, elles étaient compostées, selon son "procédé Indore", dont il démontra l'action bénéfique sur les rendements et sur la résistance des plantes au parasitisme.

La méthode organo-biologique de Muller
Ce courant apparaît en Suisse dès les années 1930, sous l'impulsion d'un homme politique, le Dr Muller, dont les objectifs socio-économiques sont assez semblables à ceux de ses prédécesseurs. Il prit de l'ampleur dans les années 1960, grâce à l'apport scientifique remarquable d'un médecin autrichien, Hans Peter Rush, qui publia un ouvrage majeur, La Fécondité du sol, traduit en plusieurs langues. Ses réflexions préfiguraient les propositions écologiques sur la protection de l'environnement, l'utilisation des énergies douces, l'influence de l'alimentation sur la santé, le gaspillage des ressources, etc...
Le mouvement abandonna le principe de l'autonomie complète des entreprises agricoles pour s'adapter aux réalités de la concentration urbaine. Il fit de nombreux adeptes en Allemagne et est à l'origine de la création de l'association Bioland, l'une des principales organisations bio outre-Rhin, et du réseau des coopératives Muller en Suisse.

source: Le Guide Hachette du Bio

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Commentaires
L
Valérie: ça devait vraiment être très intéressant ton job à Grenoble ! Il faut développer l'agriculture de proximité, les produits locaux et de saison... sans pour autant qu'ils soient bourrés de pesticides et cochonneries en tout genre !<br /> Le top serait une agriculture de proximité et bio, non ?! lol<br /> Quelles étaient les raisons de vos coups de bec, si ce n'est pas trop indiscret ? ;)
C
Salut Valérie, <br /> <br /> Est ce que tu travaillais à l'ADAYG à Grenoble?
V
J'ai tout lu et c'est bien de nous rappeler l’histoire. <br /> <br /> En France, je m'occupais de la communication d'une structure qui développait l'agriculture périurbaine, les produits locaux... et nos voisins de bureau étaient l'ADAB (Association pour le Développement de l'agriculture bio) et si nous partagions beaucoup de points de vue, nous avions aussi des coups de "gueule ».<br /> <br /> Nous avions créé une charte de qualité qui parfois faisait concurrence à l’agriculture bio. Et à Grenoble, le combat pour la sauvegarde de l’agriculture est rude, peu de terres agricoles, de nombreux consommateurs capables de payer cher pour un produit sain !!! j’aurais bien parlé de tout cela avec toi !!
M
ouahou tu nous rends super intélligent!!!;o) très intéressant d'autant que je ne savais rien du tout de tout cela!<br /> <br /> Très bon dimanche<br /> <br /> Elo
Lolo L'Ecolo
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